Significations du vêtement

J’ai consulté deux livres sur la signification du vêtement qui m’ont donné plusieurs idées et m’ont fait réfléchir. D’abord, un chapitre du livre The Meaning of Dress (Damhorst, M.L., Miller, K.A., Mchelman, S.O. (1999). The meanings of dress. Fairchild Publications Inc., New York.) s’intitule « Dress as Nonverbal Communication » et comprend sept papiers publiés par autant d’auteurs différents. J’ai survolé certains articles qui m’intéressaient moins et en ai lus d’autres plus attentivement. Ce que je retire de cette lecture est qu’une panoplie d’éléments entre dans la communication non-verbale. Lorsqu’on s’intéresse à l’habit en particulier, des éléments perceptuels entrent en jeu : « line, shape, form, color, texture, pattern, structure of material, apparent weight, fiber, odor ».

En appliquant ces caractéristiques à la Robe fleuve, je devrai penser à la silhouette désirée (ligne, forme), la couleur et le tissu (sa texture, son poids). Maintenant, si je pense au fleuve dans Siddhartha, je l’imagine sombre, aux reflets scintillants sous le soleil, fluide, toujours en mouvement, glissant de façon pure sur la peau d’un baigneur qui s’y aventurerait.

Photo prise au Mont Tremblant

Pour conserver la fluidité de l’eau, j’aimerais utiliser de la soie. Cependant, je ne sais pas si ce matériau se trouve à Montréal ou s’il faut le commander de l’étranger (avec frais et délai). Je vais m’informer et vous revenir là-dessus! Aussi, comme Hussein Chalayan l’a fait pour sa robe crème métamorphose de la collection Rise Automne-Hiver 2013, je pensais explorer la teinture de la soie. Ce processus semble audacieux pour un projet d’un temps limité, alors c’est une idée que je lance sans m’engager complètement. La mère d’une amie travaille dans l’impression textile, je pourrai lui en parler.

Un autre élément retenu de cette première lecture est le fait que la signification du vêtement est bâtie en partie par le « porteur » et en partie par le regardeur. Une interaction a lieu entre les deux, directement ou indirectement.

La robe de Michele Oka Doner

Une deuxième lecture que j’ai commencée il y a deux ans et que j’avance de temps en temps est Women in Clothes (Heti, S., Julavits, H., Shapton, L., et al. (2014). Women in Clothes. Blue Rider Press.,  New York.) qui comprend diverses sortes d’écrits et photos rassemblés sous les catégories suivantes : « surveys, conversations, poems, projects, on dressing, wear ideas, and compliments ». Véritable coffre au trésor, ce livre offre un point de vue intime sur le rapport que plus des 600 collaboratrices entretiennent avec leurs vêtements. J’y ai lu de nombreuses histoires personnelles desquelles émane une poésie inspirante.

Une des histoires qui m’a marquée est celle de la sculpteur Michele Oka Doner en conversation avec l’auteure Francesca Marciano. Dans cet entretien, les deux femmes parlent de la robe signature de Michele, celle qu’elle possède en quarante exemplaires, dans différents tissus et différentes couleurs. Cette robe, elle la reçoit par la poste chez elle et la porte presqu’à tous les jours, autant pour sortir que le jour ou chez elle. Une photo de la robe accompagne la conversation, et j’admire la simplicité de la coupe, la pudeur du col drapé ainsi que l’élégance de la silhouette. Juste assez ample pour suggérer un corps gracieux sans le souligner, la robe est est d’un blanc crème pur.

Ces lectures m’inspirent à porter une attention particulière à l’intemporalité de la robe que je créerai. Une Robe fleuve représentant l’Unité doit pouvoir passer le temps, bien que cette dernière notion n’existe pas dans Siddhartha 😉

En effet, le passé, le présent et le futur ne font qu’un. Le fleuve n’a pas de temps puisqu’il est, autant à sa source que dans le lac dans lequel il se déverse. L’eau qui s’évapore retombe en pluie, elle est la même partout, ne formant qu’un.

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